Royaume-Uni

Ryan
Gander

Biographie

Né à Chester en 1976, Ryan Gander étudie les Arts Interactifs à la Manchester Metropolitan University (1996-1999). En 2000, il passe une année à la Jan van Eyck Academie de Maastricht, en tant que chercheur en art, avant d’effectuer une résidence à l’Académie Royale des Beaux-Arts d’Amsterdam l’année suivante. En 2011, il participe à la Biennale de Venise et, en 2012, à la Documenta de Kassel, où il présente la pièce I Need Some Meaning I Can Memorise (The Invisible Pull) : un courant d’air investissant une grande pièce vide. 

Jouant sur les narrations et sur le détournement – à titre d’exemple, à la Kunsthalle de Berne en 2019, une petite souris pointe son museau hors d’une plinthe et réinterprète, grâce à la voix de sa fille, le discours du Dictateur de Chaplin –, son travail tend à revisiter non sans humour le champ de l’art conceptuel et s’exprime en des médiums varié : sculpture, installation, dispositif interactif, performance, vidéo, design, écriture. À Londres – où il vit et travaille désormais –, Paris, New York, Amsterdam, Vienne, Zurich, Miami, Los Angeles, Tokyo, Mexico… le travail de Ryan Gander fait l’objet d’expositions personnelles dans le monde entier.

L'artiste et son œuvre

Il est des artistes contemporains dont le style et la manière se reconnaissent immédiatement, soit parce que leur art s’exprime dans un medium unique, soit parce qu’il évolue dans une esthétique particulière ou encore parce qu’il suit un protocole bien défini. Le lauréat du Prix de Rome de Sculpture en 2003 n’est pas de ceux-ci : ses sculptures n’ont en général aucun lien entre elles. Si ce n’est qu’elles suscitent toujours la curiosité. Car, « permettre aux gens d’imaginer est un cadeau aussi précieux que l’éducation », pour reprendre ses termes. C’est que Ryan Gander, qui se déplace en chaise roulante, connaît l’expérience de l’exclusion et met alors parfois en scène sa différence. 

Il estime en effet que « l’accessibilité est surestimée et cette idée emplit [son] travail », expliquant que lorsqu’il ne peut pas monter les marches qui le séparent d’une fête, il se met à l’imaginer. Ainsi, son travail aussi est fait d’une part « manquante », pour reprendre son expression. I is… (i) fait partie de la série des abris de fortune – d’une grande diversité de taille, forme et architecture – réalisés depuis plusieurs années par sa fille Olive, devenus sculptures de marbre. Imitant les drapés caractéristiques de la sculpture classique et figées dans un matériau noble, les cabanes commémorent en quelque sorte de façon pérenne ces univers éphémères où l’imagination détient une place cardinale. 

Les œuvres

01
Collection of contemporary art