Suisse

Alain
Huck

Biographie

Né en 1957, diplômé de l’École des beaux-arts de Lausanne, Alain Huck participe activement dès 1987 à la fondation de l’espace M/2 à Vevey. Il s’agit là d’un lieu d’exposition qu’il gère avec plusieurs artistes que sont Jean Crotti, Robert Ireland, Jean-luc Manz, Christian Messerli et Catherine Monney, sa compagne d’alors. Structure alternative, M/2 est durant son activité un pôle incontournable de la jeune scène artistique, mettant sur pied plus de quarante expositions en quatre ans et valorisant des pratiques artistiques encore absentes dans la région lémanique.

Alain Huck est par la suite l’hôte de l’Institut suisse de Rome de 1989 à 1990, puis de la Cité internationale des arts à Paris de 1997 à 1999. Parmi d’autres distinctions, il reçoit en 2013 le Grand Prix de la Fondation vaudoise pour la culture et le prix Pro Litteris. Au bénéfice de nombreuses expositions personnelles et collectives, il est représenté par la galerie Skopia à Genève, vit et travaille à Lausanne.

L'artiste et son œuvre

« Je vis dans un univers d’images et je travaille avec les images qui existent », explique Alain Huck qui dit ne pas avoir assez d’imagination pour en créer ex nihilo. S’il s’exprime parfois par la photographie, la vidéo ou avec des objets, le dessin est son langage premier. Au fusain volatil et charbonneux et sur des formats le plus souvent monumentaux – qui font le succès de son oeuvre dès les années 2000 –, son lent et minutieux travail superpose différents niveaux d’images qui sont réalisées en plusieurs étapes. La première consistant en un transfert sur la feuille, simplement par la projection d’une photographie. Dans ses compositions, force est de constater que la figure humaine est le plus souvent absente, ou n’apparaît qu’en creux, silhouettée ou fantomatique. Imbriquant souvenirs personnels et mémoire collective, l’artiste vaudois évoque l’asphyxiante et tentaculaire complexité du monde, les grandes blessures de l’Histoire et les tyrannies sanguinaires, mais aussi la beauté et la grandeur des oeuvres humaines et de la nature.

Travaillant la trame, le trait, les ombres, les lumières, les « pixels artisanaux » pour reprendre ses termes, il fait de ses compositions des « kaléidoscopes de la réalité », exagérant certains aspects pour mieux rendre compte du rapport conflictuel qu’il entretient avec le monde, prenant le contrepoint de l’accélération des modes de vie actuelle, jouant sur des zones plus ou moins floues pour que le regardeur y trouve lui-même le chemin d’une narration. Car ses dessins se veulent des supports à l’échange, sinon tout cela n’aurait aucun sens selon lui.

Les œuvres

Ruta V, 2020

Fusain sur papier
151 x 220 cm