Chili

Alfredo
Jaar

Biographie

Né en 1956 à Santiago au Chili, Alfredo Jaar se forme à l’architecture et au cinéma et réalise ses premières oeuvres sous la dictature avant d’arriver à New York en 1981, où il vit et travaille aujourd’hui. Celui qui se dit « artiste de projets » – appliquant les méthodes d’un architecte à des projets artistiques d’envergure –, répartit son temps de travail entre la production d’oeuvres, des commandes publiques et l’enseignement (séminaires, conférences). C’est en 1986 qu’il se fait connaître internationalement alors qu’il participe à la Biennale d’art contemporain de Venise.

Outre de nombreuses expositions de son oeuvre organisées aux États-Unis – New Museum of Contemporary Art de New York (1992), Museum of Contemporary Art de Chicago (1992) – et en Europe – Pergamon Museum à Berlin (1992), Whitechapel de Londres (1992), Musée cantonal des beaux-arts de Lausanne (2007) –, il a pris part à plusieurs biennales d’art comme celles de Sao Paulo (1987, 1989), Johannesburg (1997), Istanbul (1995), Kwangju (1995, 2000), ainsi qu’à la Documenta de Kassel (1987, 2002). Il a reçu le Hiroshima Art Prize en 2018 et le Hasselblad Award en 2020.

L'artiste et son œuvre

Intimement touché par la situation de son pays, Alfredo Jaar s’est très vite intéressé à d’autres événements, ailleurs dans le monde – la famine au Soudan, les chercheurs d’or en Amazonie, le génocide au Rwanda – développant une conception de l’art comme moyen de secouer l’indifférence qui les entoure. Car, sans se dire artiste politique, il lui paraît tout simplement impossible de ne pas agir : « L’art est toujours politique », dit-il. « Un jour d’avril 1994, je lisais le New York Times, et je vois, en page 7, cinq lignes qui disaient que 35 000 corps flottaient sur le lac Kiguéla. Cinq lignes, vous vous rendez compte ! Autant d’indifférence était si indécent qu’il fallait que j’y aille, que j’exprime ma solidarité. J’ai pris une décision folle : je suis parti comme volontaire avec une ONG. Et sur place j’ai entamé un travail de témoignages visuels, d’entretiens, de cinéma. »

Sans plan précis, Alfredo Jaar reste finalement un an sur place, prend 3000 photographies et tente de trouver un juste équilibre entre l’art et le politique afin d’éviter l’écueil d’une « pornographie de la violence ». Il lui faudra six ans pour donner forme à ce travail (The Rwanda Project, 1994–2000). C’est toujours le projet qui finit par déterminer la forme artistique à donner et non l’inverse. Quel que soit le dispositif retenu – photographie, sculpture, installation, vidéo, texte – et sa complexité, Jaar veille à prendre le contre-pied du compte rendu sensationnaliste exploité par les médias, et propose au contraire un « arrêt sur image ». Torture Must End Now est constituée de bougies, symbole de prière dans toutes les religions, symbole de lumière dans les périodes sombres de l’existence.

Les œuvres

01
Collection of contemporary art