Mexique

Carlos
Amorales

Biographie

Né en 1970 à Mexico City, Carlos Amorales développe un travail pluridisciplinaire – vidéo, installation, photographie, performance – et s’est forgé progressivement une renommée internationale. Il a réalisé d’importantes expositions personnelles à travers le monde – Mexico, Manchester, Kassel, Murcia, Philadelphie, New York – dont la dernière en date s’est tenue au Stedelijk Museum (2020). Formé aux Pays-Bas à la Gerrit Rietveld Academie et à la Rijksakademie d’Amsterdam dans les années 1990, il retourne en 2004 dans sa ville natale pour y ouvrir un studio avec de jeunes designers.

Depuis 1998, l’artiste élabore un vocabulaire visuel – autrement dit une base de données nommée « Liquid Archives » – constitué principalement d’images tirées de la presse comme de l’Internet, comprenant aussi bien des éléments de la nature que des personnes, mais aussi des accidents, des violences urbaines, des actes terroristes ou des désastres écologiques. Recensées et stockées sous forme de dessins vectoriels, elles sont ensuite utilisées pour ses travaux bi- ou tridimensionnels, offrant des possibilités infinies de générer des compositions qui peuvent indifféremment et sempiternellement être réorganisées.

L'artiste et son œuvre

Les « Liquid Archives » de Carlos Amorales se subdivisent en différentes catégories, dont l’une d’elles se concentre sur le dessin et le sens des lettres. Il développe notamment un alphabet de nouveaux signes sans qu’il soit possible de savoir quels sont les documents de ses archives qui l’ont conduit à cette réalisation. Cette création typographique s’apparente ainsi davantage à un code qu’à un alphabet, car son sens ne résulte plus des formes. Une démarche qui témoigne de son intérêt à questionner le sens des mots, à créer une rencontre entre la high et la low culture, faisant même parfois de ce code un outil de revendication : ces signes pourraient peut-être constituer selon lui la langue des morts assassinés de son pays.

Pour prolonger l’expérience en ce sens, il a même procédé à des traductions : « J’ai réalisé un livre avec un texte existant de Roberto Bolaño imprimé dans ce langage incompréhensible, ce n’est pas une traduction, mais une codification cryptique ». C’est dans cette recherche typographique que s’inscrit ABECEDARIO VERSIÓN 2 : l’alphabet – une lettre par toile – est comme brossé par de larges coups de pinceau noir se terminant en des traces de plus en plus ténues sur la toile. L’artiste repousse ainsi les limites du langage et l’amène sur les rives d’une expérimentation visuelle. Une manière de rappeler que le développement de toute écriture est passé par des stades imagés, faits parfois de symboles, avant de se constituer en signes abstraits.

Les œuvres

03
Collection of contemporary art