Suisse

Emilie
Ding

Biographie

Artiste plasticienne suisse, Emilie Ding est née en 1981 à Fribourg. Formée dans les écoles d’art de Bienne (Berne) et Genève entre 2000 et 2008, elle est lauréate en 2013 du Prix Grolsch du Off, du prix de la Fondation Gandur pour l’art et du prix de la Fondation Liechti pour les arts. En 2014, elle est également primée aux Swiss Art Awards à Bâle. Son travail a été présenté au Palais de Tokyo à Paris et au Mamco à Genève pour une exposition personnelle en 2015, mais également à Berlin et à Lausanne.

Elle a bénéficié de différentes résidences d’artistes qui l’ont emmenée à Paris (2010), à Berlin (2012) – où elle décide alors de s’établir définitivement –, au Texas et à Johannesbourg en Afrique du Sud (2013). En 2015, dans le cadre de travaux d’entretien du tunnel paravalanche de Corbalanche en France, elle réalise une œuvre d’art public d’envergure sur la route de la station de Flaine.

L'artiste et son œuvre

À l’instar de Hugh Ferriss, ingénieur et dessinateur qui a longuement analysé le développement de New York au début du siècle passé, Emilie Ding compose aujourd’hui sur le thème de la construction, aux croisements de l’ingénierie et du dessin. Fascinée par la dimension technique de la construction, par les systèmes de distribution des forces mis en place au sein d’un ouvrage architectural en cours d’édification afin de le stabiliser, Emilie Ding a trouvé dans le langage formel de l’ingénierie un moyen à même d’évoquer de façon radicale ces tensions et ces équilibres.  

Portant un intérêt pour les structures massives issues des bâtiments – pylônes, axes, contreventements ou contreforts –, elle s’intéresse aux possibilités formelles qu’offre l’architecture et y répond par des formes en béton, en acier ou en feutre, à mi-chemin entre sculpture et construction, représentation et fonction. Dans un langage minimaliste, elle se rapproche parfois de l’Arte Povera dans le choix de matériaux et, à d’autres occasions, flirte avec l’esthétique brutaliste. Aux monumentales structures qu’elle est capable d’ériger dans l’espace d’une salle d’exposition, les dessins géométriques qu’elle réalise au graphite sont d’une ténacité radicale qui n’est en rien réduite par le médium employé.

Ils disent l’attirance pour la technique de la construction : les pattern ténus, répétés, axés, désaxés, s’engagent dans des perspectives puissantes qui provoquent cette sensation bien connue de vertige au pied des bâtiments de Manhattan. Ces dernières années, ses pièces bi- et tridimensionnelles arborent des motifs géométriques noirs et simples, osant parfois la courbe, plus isolés et imposants qu’auparavant, non sans référence à une science-fiction qui ouvre le scénario vers de nouvelles lectures du travail. How High Can You Count, qui orne la façade de la Banque Mirabaud à Genève, est constituée de tubes luminescents, et rend hommage à la compositrice Pauline Oliveros, fondatrice du concept de Deep Listening qui vise à différencier l’entendu de l’écouté, deux façons de traiter la même information sonore.

Les œuvres

03
Collection of contemporary art