Allemagne

Georg
Baselitz

Biographie

Né en 1938 à Deutschbaselitz en Allemagne de l’Est, Hans-Georg Kern se rebaptise Georg Baselitz en hommage à sa ville d’origine. Artiste allemand pratiquant la peinture, la sculpture et la gravure, il est aujourd’hui professeur émérite de l’Université des arts de Berlin et vit et travaille à Munich. Reconnu comme l’un des artistes majeurs de l’après-guerre, il s’était fait pourtant renvoyer des Beaux-Arts de Berlin-Est pour « manque de maturité sociopolitique », avant d’obtenir son diplôme de l’autre côté du mur en 1963.

En 1980, il représente son pays à la Biennale de Venise, et participe aux Documenta 5, 6 et 7 à Kassel. Le Musée Guggenheim de New York présente sa première rétrospective d’envergure en 1995, et, en 2018, la Fondation Beyeler à Riehen (CH) soixante ans de sa création à l’occasion des 80 ans de l’artiste. Il a obtenu de nombreux prix, dont le prix artistique de la Nord-deutsche Landesbank à Hanovre (1986) et le prix de la meilleure œuvre à la première Biennale internationale d’art de Beijing (2003).

L'artiste et son œuvre

Tout comme Anselm Kiefer, Jörg Immendorf, Sigmar Polke ou Markus Lupertz, Georg Baselitz fait partie, dans les années 1960, de la nouvelle génération de peintres allemands qualifiée par la critique de néo-expressionniste, en opposition aux courants abstraits dominants des années 1950. Dans l’idée de trouver une voie nouvelle en peinture qui ne soit ni l’abstraction ni la figuration, il décide en 1969 de pratiquer une peinture figurative exclusivement « à l’envers ». Réalisés directement dans l’atelier « avec la tête en bas », nature morte, portrait ou paysage sont autant de genres de l’histoire de l’art traités à travers une immense variété de styles. « Je n’ai pas retourné le monde. J’ai juste mis les tableaux à l’envers. Mon problème c’est que l’univers pictural est trop étroit.

J’ai toujours exprimé mes doutes vis-à-vis de la tradition en allant à l’encontre de ce qui se faisait. » Autrement dit, en travaillant de cette manière, Baselitz montre son intérêt pour la peinture moins en tant que sujet qu’en tant que matière. Son art tente d’échapper à tout pathos en s’exprimant à travers une radicalité et une forme d’agressivité nourries à ses débuts par des thèmes tels que la sexualité ou la mort, qui ne sont pas sans liens avec son traumatisme de la guerre – il reste hanté jusqu’à ce jour par le bombardement de Dresde. Fortement influencé par l’art brut, les écrits et les dessins d’Antonin Artaud et la sculpture africaine qu’il collectionne, il exprime donc à coups de pinceaux et de tronçonneuse ou de hache – dans ses sculptures sur bois – ses traumatismes des tragédies liées à l’histoire de l’Allemagne.

Les œuvres

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Collection of contemporary art