Suisse

John M
Armleder

Biographie

Artiste genevois internationalement reconnu, John M Armleder compte parmi les artistes les plus influents de la scène artistique suisse. Né en 1948 dans la Cité de Calvin, il suit les cours de l’École des Beaux-Arts de la même ville, puis fonde en 1969 le groupe Écart avec Patrick Lucchini et Claude Rychner. Proche des préoccupations du mouvement Fluxus, Écart ne met aucune barrière entre l’art et la vie, et devient l’un des espaces alternatifs les plus importants d’Europe dans les années 1970. La galerie et ses expositions, la librairie et les éditions d’artistes du même nom voient le jour en 1972-1973 et leurs activités s’étendent sur sept années consécutives.

En 1986, Armleder voit sa notoriété confirmée grâce à sa participation à la Biennale de Venise où il représente la Suisse. Depuis quarante ans, ses œuvres font partie de nombreuses manifestations internationales comme les biennales – Paris, Venise, Sydney, Lyon, Llubjana, Busan, Valencia, Shanghai –, PROSPECT à Frankfurt, Documenta IX à Kassel, Toyama Now au Japon, ou l’exposition universelle de Séville. En 2006, le Mamco lui consacre une grande rétrospective intitulée « Amor Vacui, Horror Vacui » et l’État de Genève lui confie plusieurs commandes d’art public d’importance (Collège de Drize, 2010 et la gare Cornavin, 2018).

L'artiste et son œuvre

De ses expériences collectives et multidirectionnelles menées avec Écart, John M Armleder développe l’idée d’absence de hiérarchie entre les genres, l’équivalence des matériaux et le hasard comme principe cardinal. Ses travaux font souvent référence à l’histoire de l’art moderne et, dès les années 1980, interrogent l’abstraction et l’idée de modernité par le biais de l’appropriation et de la citation. Dans cette démarche, les objets issus du quotidien revêtent pour lui un caractère affectif, absurde ou décoratif, contribuant à réduire la frontière qui séparerait l’art et la vie.

Ayant un intérêt particulier pour la musique, Armleder met en scène par exemple des installations avec des instruments qui le séduisent pour « le rapport qu’ils entretiennent entre leurs nécessités acoustiques et mécaniques et leur culture esthétique ». Batterie est un jeu complet de l’instrument « tel qu’il était exposé dans un magasin. J’ai donc déplacé un objet décoratif dans une exposition », explique-t-il. Son utilisation silencieuse renvoie également à John Cage – auteur du morceau de silence 4’33’’ – et à son influence sur la pratique performative de John M Armleder. Elle contiendrait en effet le potentiel d’infinies partitions de silence. Enfin, formellement, cet instrument est constitué de sphères, autrement dit de ronds, motifs récurrents dans la pratique de l’artiste, comme on le voit dans le dessin de 1982.

Les œuvres

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Collection of contemporary art