Suisse

Markus
Raetz

Biographie

Né en 1941 à Büren an der Aare, Markus Raetz grandit dans le canton de Berne. Après avoir travaillé pendant deux ans comme instituteur, il entame une carrière d’artiste indépendant dès 1963. Mis à part deux longs séjours – l’un de quatre ans à Amsterdam, l’autre de trois ans à Carona au Tessin – et des séjours réguliers dans le sud de la France, il passe l’ensemble de sa vie à Berne.

Au bénéfice de nombreuses expositions collectives et personnelles – Musée d’art moderne et contemporain, Genève, 2011 ; Kunstmuseum Bern, 2014 ; Museo d’arte della Svizzera italiana, Lugano, 2016 pour ne citer que quelques exemples –, il participe à trois reprises aux manifestations internationales que sont les documenta 4, 5 et 7 à Cassel. Ses oeuvres sont collectionnées par les plus grandes institutions suisses et européennes.

L'artiste et son œuvre

Depuis le milieu des années 1960, Markus Raetz développe un travail centré sur la question de la perception et du langage, permettant de relativiser le réel, en écho à certains de ses écrivains favoris : Robert Walser, Raymond Roussel ou Lawrence Sterne. Il utilise des mots, des matériaux naturels tels que les brindilles, les feuilles d’un arbre, du métal, du carton pour développer un univers poétique dont les thèmes récurrents sont ceux de la figure humaine et du paysage. En voyage, comme à l’atelier, il ne cesse de créer. Le dessin est son mode de création premier, nourrissant ses recherches intuitives et optiques. Son intérêt pour l’anamorphose – procédé qui déforme la représentation des objets par rapport aux règles de la perspective ordinaire – a fait naître des dispositifs qui, pour être pleinement appréhendés, mettent le spectateur en mouvement, l’obligeant à se déplacer autour de la pièce.

Quant aux assemblages légers tels que les mobiles, ils font partie des pièces qui mettent en évidence un univers instable, fluide, qui ne cesse de se recomposer à l’instar d’une relation fugace et dynamique au monde dans ses différentes perceptions possibles. D’une forme à une autre, de l’hésitation à l’évidence, du fragment au tout, Markus Raetz est fasciné par le passage d’une dimension à l’autre, de la deuxième à la troisième, de la troisième à la quatrième, et par ses implications métaphysiques. Toute son oeuvre s’engage à démontrer combien notre regard se laisse tromper et qu’il peut facilement prendre un point de vue pour seule vérité, alors qu’il y en a d’innombrables autres. À Genève, sur le domaine public, son installation Oui-Non (2000) se lit ainsi parfois « oui » parfois « non » quand bien même il s’agit des mêmes trois torsades métalliques qui écrivent ce que l’on voit différemment selon l’angle de vue adopté.

Les œuvres

04
Collection of contemporary art