Suisse

Ugo
Rondinone

Biographie

Né en 1964 à Brunnen, Ugo Rondinone vit et travaille à New York. Il est à ce jour l’un des artistes contemporains suisses au rayonnement international les plus importants. Formé à la Hochschule für Angewandte Kunst de Vienne (Autriche), il développe depuis le milieu des années 1980 une œuvre polymorphe – sculpture, peinture, photographie, vidéo, poèmes – qui est fréquemment exposée partout dans le monde.

Le Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (1995), le Migros Museum für Gegenwartskunst de Zürich (1996), le Consortium de Dijon (1997, 2004), P.S.1 (2000) et le Swiss Institute à New York (2002), la Kunsthalle de Vienne (2002), le Musée d’art contemporain de Sydney (2003), le Centre Pompidou à Paris (2003) ou encore la Whitechapel Gallery de Londres (2006), le Kunsthaus d’Aarau (2010) ou le Rockbund Art Museum, Shanghai (2014) parmi bien d’autres, lui ont consacré des expositions monographiques. Il a également représenté la Suisse à la Biennale de Venise en 2007.

L'artiste et son œuvre

Durant les vingt dernières années, Ugo Rondinone a mis en scène la figure de l’artiste contemporain et questionné sa relation au monde. Longtemps l’image d’un clown triste et silencieux a été utilisée comme la métaphore du personnage de l’artiste – de tous les artistes – se situant aux antipodes de la représentation traditionnelle qui voit en ce dernier un héros ou une star. Centré sur l’humain, son psychisme et ses émotions, son travail multiplie les références à la littérature, au théâtre, à la musique ou à l’histoire, pour entraîner le spectateur dans des œuvres méditatives, voire hypnotiques, souvent mélancoliques et désenchantées, mais hautement poétiques. Comme dans beaucoup de ses travaux, Rondinone cherche à déstabiliser le regardeur, lui faisant perdre ses repères face au réel par le biais d’une œuvre fondée sur le plaisir et le jeu, le rêve et l’évasion, l’intériorisation de l’émotion.

« Ce que je trouve fascinant dans votre travail, c’est cette façon qu’ont les œuvres d’être transitives. L’œuvre existe pour elle-même, elle a son autonomie, mais elle a cette force de remettre en contact avec d’autres choses » (Marc-Olivier Wahler). Ainsi en va-t-il de The Prudent, une figure debout qui est à mettre en relation avec un certain nombre de pièces similaires et monumentales installées dans le domaine public, dont The Wise, érigée à Onex sur la place des Deux-Églises. Cette sculpture de dix mètres de hauteur est inspirée par le site de Stonehenge (UK) dont l’artiste a délibérément repris les imposants monolithes de pierre et l’architecture – l’entrejambe du personnage créant une ouverture en forme de porte. À sa manière, il réactualise ainsi une construction colossale de l’âge de bronze, qui témoigne d’une ingénierie collective sans pareille, compte tenu de la taille et du poids de ces blocs faits du « plus ancien matériau organique au monde ».

Les œuvres

The Prudent, 2016

Pierre, acier, piédestal en béton
H. 187 cm